Traverser les frontières pour poursuivre ses études représente bien plus qu’une simple acquisition de connaissances. Pour un nombre croissant d’étudiantes et d’étudiants internationaux, cette expérience offre des perspectives enrichissantes. Cependant, au-delà des salles de classes multiculturelles et des découvertes touristiques, beaucoup se trouvent confronté(e)s à la réalité financière souvent exigeante de vivre loin des leurs.

Les motivations qui incitent ces personnes étudiantes à chercher un emploi dans leur pays d’accueil sont multiples et profondément ancrées dans leurs aspirations personnelles et professionnelles. D’une part, il y a la nécessité financière : le coût des études à l’étranger est un investissement de plusieurs milliers de dollars et c’est parfois un fardeau financier qui pèse lourd sur le budget familial. À cela s’ajoute les frais de subsistance et les imprévus qui demandent une certaine autonomie financière. D’autre part, il y a la quête d’une immersion dans la culture locale, une volonté d’enrichir son parcours par des expériences professionnelles significatives et une soif d’indépendance financière.

Dans cet article, nous explorerons les meilleures pratiques pour intégrer le marché du travail en tant qu’étudiante ou étudiant international. Des motivations, à la recherche d’emploi, en passant par les défis rencontrés, nous partagerons des conseils visant à maximiser l’expérience des personnes aux études plongées dans un univers culturel parfois bien différent de celui qu’elles connaissent.

Guide pratique d’un emploi étudiant à l’étranger

  1. Statut en règle :
    • Informez-vous sur les démarches légales et administratives pour travailler à l’étranger en tant qu’étudiant(e), comme l’obligation de posséder un permis de travail ou un visa. Soyez renseigné(e) sur les Lois et règlementations locales en matière de normes du travail et de santé et sécurité en emploi (ex: CNESST au Québec). Pour en savoir davantage sur le sujet, consultez les articles Des changements importants et Le prix d’un diplôme.
  2. Ressources et plateformes en ligne :
    • Explorez les sites web spécialisés dans les offres d’emploi qui ont acquis une certaine notoriété dans le pays d’accueil. Visitez aussi les sites de l’établissement d’enseignement dont celui des Services à la communauté étudiante pour les emplois offerts sur le campus, les portails gouvernementaux dédiés aux emplois étudiants ou à temps partiel, aux stages internationaux ou aux programmes d’échanges.
    • Utilisez les réseaux sociaux professionnels comme LinkedIn pour rechercher des opportunités et élargir votre réseau professionnel à l’international avant, durant et après votre séjour.
    • Une fois installé(e), faites le tour des commerces, restaurants et autres entreprises à proximité de votre résidence ou de votre école pour y offrir vos services. Si ce n’est pas concluant, élargissez votre périmètre de recherches.
  3. Mise à jour du CV aux normes internationales ou locales :
    • Adaptez votre CV en fonction des normes du pays où vous prévoyez travailler. Par exemple, mentionnez les compétences linguistiques, culturelles et technologiques pertinentes, ainsi que vos expériences professionnelles et éducatives de manière claire et concise. Utilisez un modèle de mise en page adapté au pays. Au Canada, par exemple, il n’est pas recommandé de mettre une photo, son statut marital ou familial ou toutes autres informations trop personnelles. Il est d’ailleurs proscrit d’indiquer son numéro d’identification nationale (commumément appelé NAS au Canada) ou d’autres informations confidentielles et sensibles, telles que la date de naissance, le genre, l’origine ethnique et l’appartenance à une communauté culturelle, à moins que ces dernières soient une condition pour l’emploi ou un critère de discrimination positive (Villenave, 2006).
  4. Adaptation du CV :
    • Adaptez chaque fois votre CV aux types d’emplois pour lesquels vous postulez. Tentez de résumer en un maximum de deux pages ou trois, si vous cumulez plusieurs compétences et expériences demandées par l’employeur. Vous pouvez ajouter une page qui sera une lettre de présentation dans laquelle vous indiquez les raisons qui motivent votre candidature pour le poste cité. Assurez-vous d’avoir bien lu l’offre pour ajuster votre lettre. Une erreur dans le nom de l’employeur ou du poste convoité et c’est foutu!
    • Votre CV devrait contenir les informations suivantes selon un des deux modèles de base :
      • Par ordre chronologique décroissant (du plus récent au plus ancien) :
        • Expériences professionnelles
        • Parcours scolaire (n’indiquez pas vos études primaires). Si vous poursuivez des études universitaires, débuter plutôt par l’équivalent du premier cycle universitaire et +
        • Autres types de formations (cours de langues, de spécialisation, etc.)
        • Activités telles que de l’engagement bénévole ou du sport compétitif
        • N’oubliez pas de débuter le CV par une section sommaire des compétences que vous possédez et qui sont requises pour l’emploi.
      • Par Compétences :
        • Compétences en lien avec le poste et réalisations spécifiques et mesurables, appuyées par des exemples concrets. Voici un exemple fictif pour la démonstration :
          • Aptitudes démontrées dans la négociation et la vente
            • 10 ans d’expérience en vente et service à la clientèle;
            • Augmentation des ventes de (chiffre)% sur le territoire attitré pour la période allant du (date) au (date);
            • Conversion de plus de (chiffre) nouveaux clients sur une période de (temps), représentant un taux d’augmentation de (chiffre)% par rapport à l’an dernier;
            • Prix du meilleur vendeur ou de la meilleure vendeuse trois années de suite.
        • Vous pouvez ensuite intégrer les autres sections avec la chronologie de vos emplois et de vos formations scolaires et autres.
    • Faites-vous relire. Il n’y a rien de pire que d’être mis à l’écart pour une question d’orthographe ou de grammaire. Si vous ne maîtrisez pas la langue du pays, faites corriger vos documents par une personne compétente ou un logiciel performant.
    • Lisez bien les instructions. Assurez-vous d’avoir bien rempli la demande et fourni tous les documents demandés.
    • Respectez la date et l’heure limites indiquées dans l’affichage, s’il y a lieu. Ne soumettez pas à la dernière minute. Laissez-vous du temps pour réviser. Nous verrons dans le prochain article que cette variable est aussi très importante dans le cas des concours de bourses d’études.
  5. Attentes des employeurs :
    • Devez-vous discuter ouvertement de vos attentes et de vos habitudes? Si oui, à quel moment durant le processus d’embauche? À l’entrevue, avant ou après? Pour déterminer le meilleur moment, posez des questions pour clarifier les attentes des employeurs. Vous devrez peut-être filtrer vos compétences pour éviter d’intimider la personne que vous rencontrerez. Modérez vos attentes dans le cas d’un emploi étudiant qui ne nécessite pas l’ensemble de vos compétences et expériences professionnelles acquises dans votre pays d’origine. Concentrez-vous plutôt sur ce qui est transférable et ce que vous pouvez concrètement apporter à l’entreprise (tâches fonctionnelles). Assurez-vous que cet emploi est compatible avec votre horaire et emploi du temps pour être la personne [fiable] sur qui votre “boss” pourra compter.

Les défis d’un emploi étudiant à l’étranger

Entretien d’embauche

  1. Différences culturelles :
    • Familiarisez-vous avec la culture professionnelle du pays visé, comme la ponctualité (très importante au Canada), les codes sociaux et vestimentaires, et les comportements attendus pendant un entretien. Est-ce qu’on vouvoie ou tutoie? On soutient le regard ou pas? Doit-on faire une accolade ou serrer la main : très fort, pas trop fort mais ferme, ou avec peu d’assurance? Doit-on parler beaucoup et vendre ses exploits, être soi-même ou demeurer réservé(e)? Dans la plupart des cas, l’authenticité sera votre meilleure carte, mais imprègnez-vous de l’ambiance de chaque entretien et adaptez-vous en conséquence. Observez, demandez, allez chercher ces précieuses informations pour faire une bonne première impression.
    • Pratiquez avec d’autres personnes avant l’entretien, si possible. Votre établissement d’enseignement offre peut-être ce service [et plusieurs autres] via les Services à la communauté étudiante (aussi appelé Services aux étudiants ou Service à la vie étudiante). Renseignez-vous!
    • Faites quelque chose qui vous détend avant l’entretien si vous êtes anxieux(se).
    • N’arrivez pas en retard au rendez-vous. Vos raisons passeront pour des excuses et vous risquez d’être rejeté(e) avant même d’avoir passé l’entretien. Regardez à l’avance le lieu de la rencontre, calculez votre temps de déplacements incluant une marge de manoeuvre pour les imprévus. N’arrivez pas trop d’avance non plus. Une quinzaine de minutes devraient suffire à moins d’indications contraires.
    • Demeurez poli(e) et cordial(e) en tout temps. Écoutez bien les questions pour y répondre adéquatement.
    • Remerciez la personne de vous avoir accordé de son temps et renseignez-vous sur les modalités de suivi. C’est-à-dire, un suivi sera-t-il effectué et si oui, de quelle façon et dans combien de temps approximativement pouvez-vous espérer une réponse.
  2. Barrières linguistiques :
    • Pour surmonter les défis liés à la langue, débutez des cours avant votre arrivée ou une fois sur place, ou cherchez des emplois où la maîtrise de la langue n’est pas un obstacle majeur.
    • Quoique vous puissiez maîtriser la langue du pays d’accueil, il est possible que vous ne soyez pas familier(ère) avec le lexique utilisé et les référents. Si vous sentez que c’est approprié, demandez à votre interlocuteur(trice) de préciser ce qu’il/elle veut dire. Vous pouvez également tenter d’en apprendre sur les expressions locales et le langage usuel à l’aide d’un guide ou de recherches sur le web. Mais rien ne vaut une bonne dose de patience pour vous laisser le temps de vous acclimater.

Équipe

  • Normes sociales : Chaque lieu de travail a ses propres dynamiques, coutumes et attentes en matière de comportement professionnel, et s’adapter à ces normes peut demander du temps et de la compréhension. Les différences culturelles au sein de l’équipe peuvent parfois conduire à des malentendus ou à des obstacles dans la communication. Par exemple, les variations dans la perception du temps, la hiérarchie au travail, les expressions de politesse, la compréhension des tâches à effectuer ou même les pauses déjeuner peuvent être sources de friction ou de confusion. Les codes sociaux autour des interactions peuvent rendre difficile la création de relations solides avec les autres. Afin de diminuer le fossé qui vous sépare de vos collègues, tentez de participer aux activités sociales qui sont organisées, intéressez-vous aux gens tout en respectant vous-même les différences culturelles, rejoignez les groupes sur les médias sociaux et lunchez avec vos pairs, si ces pratiques sont encouragées dans la culture de l’entreprise.

Tirer avantages de cette expérience professionnelle

Travailler à l’étranger offre bien plus que des opportunités professionnelles. Cette expérience peut également constituer une plateforme unique pour assurer sa subsistance tout en apprenant à naviguer dans le pays hôte. En embrassant cette aventure, vous accédez à une forme d’indépendance financière en approfondissant votre compréhension du marché du travail.

En effet, cette expérience professionnelle à l’international ne se limite pas seulement à occuper un emploi rémunéré. C’est aussi l’opportunité de vous familiariser avec les aspects financiers locaux, tels que les impôts, le système bancaire, le coût de la vie et les investissements potentiels. C’est une chance précieuse d’acquérir une expertise pratique sur la façon de gérer vos finances dans un contexte différent, ce qui peut s’avérer inestimable pour la suite de vos projets. Pour tout savoir sur comment préparer un budget étudiant, lisez l’article Financer ses études à l’international de cette série sur le financement. Cette immersion peut également offrir la possibilité d’épargner pour de futurs projets, par exemple, d’autres parcours scolaires, des voyages ou même le remboursement de vos dettes d’études.

Transformez cette expérience en atout pour votre CV. Mettez l’accent sur les compétences transférables, les réalisations significatives telles que des apprentissages techniques, linguistiques et culturels, et l’impact de cette expérience sur votre développement personnel et professionnel. Explorer aussi dans les articles Démystifier les bourses d’études Partie 1 et Partie 2 comment ces dernières et l’engement bénévole peuvent bonifier votre CV.

Enfin, que votre travail soit ou non rémunéré, ne sous-estimez pas les références, positives ou négatives, de vos employeurs et superviseur(e)s ainsi que l’importance des relations avec les collègues et le réseau de contacts que vous aurez bâtis, car “le monde est petit”! Vous ne savez jamais dans quelle circonstance vous croiserez quelqu’un qui vous connaît.

4 responses to “Emploi étudiant à l’étranger”

  1. […] l’exemple de Montréal. Il y a plusieurs emplois étudiants disponibles. L’article Emploi étudiant à l‘étranger de cette série sur le financement fait le tour des astuces pour trouver un […]

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  2. […] pays d’accueil. Pour en savoir davantage sur l’emploi étudiant, lisez Emploi étudiant à l’étranger de notre série sur le […]

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  3. […] à laquelle le donateur avait pensé lors de la création du fonds. Le fait d’occuper un Emploi étudiant à l’étranger pour contribuer au financement de vos études peut vous permettre de […]

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  4. […] autres moyens de financement, lisez les articles Financer ses études à l’international et Emploi étudiant à l’étranger de la série sur le […]

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