Avez-vous déjà fait des recherches de bourses pour concrétiser votre rêve d’étudier à l’étranger, en l’occurrence au Canada? Poursuivre une éducation supérieure dans un autre pays peut sembler inaccessible, tout comme obtenir une bourse dont les critères peuvent parfois être très pointus ou très larges, amenant soit une ségrégation, ou à l’inverse, une marée de candidatures. De plus, les informations sont nombreuses et il est parfois difficile de s’y retrouver.

Dans ce volet de notre série sur le financement des études, nous vous aiderons à apprivoiser l’univers des bourses et à comprendre comment maximiser vos chances d’en obtenir. Les opportunités de bourses, souvent méconnues, peuvent alléger le fardeau financier et ouvrir la porte à un avenir prometteur. Voyons comment s’y préparer!

Nous ne le dirons jamais assez, la planification est l’une des clés pour réussir un projet d’études à l’international. Dans l’article Financer ses études à l’international, nous abordons les notions de budget et les différentes sources de financement sur lesquelles une personne étudiante peut généralement compter. Les bourses en font partie quoiqu’elles ne permettent pas toujours de couvrir l’entièreté des frais afin de se dédier à ses études.

Puisqu’il y a beaucoup de choses à savoir sur les bourses, ce dernier volet de la série est divisé en deux parties. Dans cette première partie, nous verrons quelques mythes et réalités et les différents types de bourses. Alors que dans Démystifier les bourses d’études – Partie 2 et dernière partie, nous présenterons les stratégies pour une recherche efficace et les conditions pour augmenter vos chances de réussite.

Identifier les mythes vs réalités

Il est essentiel de démystifier certaines idées préconçues.

Mythe #1 : Un des principaux mythes est que toutes les bourses sont extrêmement compétitives, et que seules les personnes ayant un dossier scolaire exceptionnel peuvent espérer en obtenir.

En réalité, il existe une diversité de bourses adaptées à différents profils, domaines et cycles d’études dont les critères d’admissibilité, de sélection et d’attribution varient. Les répertoires de bourses des universités le démontrent bien (ex : répertoire de bourses HEC Montréal).

Mythe #2 : Un bon dossier scolaire permet d’obtenir une bourse.

En effet, c’est un facteur déterminant dans la distribution de certaines bourses, mais il y a parfois des quotas (ex : UQTR) qui ne permettent pas d’en offrir à toutes et tous. De plus, comme elles font parfois l’objet de concours, elles ne peuvent être intégrées au montage financier de départ puisqu’elles ne sont pas garanties.

Mythe #3 : Les bourses sont réservées à la communauté étudiante nationale.

En réalité, bien que plusieurs bourses et autres types d’aides financières soient réservés à la communauté étudiante nationale, des opportunités de bourses sont aussi offertes aux étudiantes et étudiants internationaux.

Comprendre les différents types de bourses

Que ce soit des bourses #admission, #exemption, #excellence, #soutienfinancier, #accessibilité, #engagementbénévole, #stage, #mobilité, #persévérance, #perfectionnement, #soutiencommunautébesoinsparticuliers ou #recherche, elles couvrent un vaste étendu de profils. Il est donc recommandé d’élargir les horizons de recherche au-delà du dossier scolaire. Les intérêts, passe-temps, implications passées et présentes, motivation, défis, aspirations de carrière et parcours de vie peuvent être des variables toutes aussi pertinentes qu’un excellent dossier, selon le type de bourses, bien entendu. Afin de comprendre l’origine des bourses, voyons les principales caractéristiques des différentes catégories.

Catégories de bourses

Plusieurs établissements d’enseignement regroupent une grande variété de bourses offertes dans un répertoire conçu pour faciliter la recherche. Toutefois, puisqu’il existe de nombreux types de bourses et plusieurs catégories, il est quasi impossible d’en faire l’inventaire de manière exhaustive. Nous examinerons les étapes de recherche dans la partie 2.

• Bourses d’exemption ou d’exonération partielle : #admission, #excellence. Offertes par l’établissement d’enseignement, elles sont modulées en fonction de l’inscription et appliquées directement au compte de frais scolaires. Elles permettent d’en réduire le solde tout au long du parcours, tant que les conditions d’obtention sont respectées. À titre d’exemple, consultez les détails de l’Université de Montréal ou de l’Université d’Ottawa. Les conditions varient d’un établissement d’enseignement à l’autre. Il est donc impératif de regarder sur le site de l’école où vous souhaitez poursuivre vos études.

• Bourses d’exemption supplémentaire : #mobilité, #admission. Si vous souhaitez faire des études dans un établissement postsecondaire situé au Québec, le ministère de l’Éducation offre des exemptions en vertu de cinq programmes différents :

1. Ententes internationales avec la France, la Belgique (francophones) et une quarantaine d’autres pays.
2. Études postsecondaires poursuivies à l’extérieur de la région de Montréal.
3. Programmes d’études en manque criant d’effectifs au Québec.
4. Quotas pour certaines formations professionnelles. Si votre choix de programme n’est pas encore confirmé, regardez ici pour connaître les métiers d’avenir au Québec.
5. Statut d’immigration : L’étudiant(e), sa conjointe ou son conjoint et ses enfants, pourraient être exempté(e)s des frais supplémentaires.

Renseignez-vous sur les conditions d’admissibilité et ne vous découragez pas si vous n’obtenez pas une bourse d’exemption du premier coup. Il vous est possible de présenter une demande à chaque session, et en cas de désistement ou de non-respect des conditions par une personne sélectionnée, le ministère pourrait vous octroyer une bourse durant votre parcours. Ce qui n’est pas rare.

• Bourses d’organismes subventionnaires : #excellence, #recherche. Les bourses offertes par ces organismes visent à recruter les meilleurs talents dans le domaine de la recherche, à travers le monde. Ce sont des bourses prestigieuses dont l’excellence scolaire et la reconnaissance des travaux de recherche font partie des critères de sélection. En voici quelques exemples : EUR-FRAPP, PBEEE, Vanier et Banting. Il en existe d’autres, mais elles sont réservées à la communauté étudiante nationale (Canada).

Les directeurs et directrices qui supervisent des travaux de recherche font également des demandes de subventions pour assurer le maintien des activités de leurs laboratoires respectifs. Ils et elles sont généralement en mesure (sans toutefois pouvoir le garantir) d’offrir une rémunération sous forme de bourses aux personnes étudiantes qui travaillent sur leurs sujets de recherches. Plusieurs étudiantes et étudiants internationaux peuvent donc recevoir une aide financière normalisée, d’un montant connu à l’avance, pour leurs projets de maîtrise et de doctorat.

• Bourses gouvernementales : #mobilité, #accessibilité, #recherche. Le gouvernement canadien offre des bourses d’études au Canada, des bourses Canada-ANASE et des bourses pour les futurs leaders dans les Amériques, qui sont destinées à des étudiantes et étudiants provenant de certains pays dans le cadre d’un programme d’échange à court terme. Ce sont les établissements canadiens qui doivent présenter une demande au nom des personnes admissibles avant les dates limites. Ces programmes sont moins connus mais valent la peine d’être explorés. Vous pourriez aussi considérer faire un séjour d’échange à l’étranger durant vos études au Canada. Bizarre? Pas du tout. Plusieurs personnes de l’international qui viennent étudier au Canada en profite pour ouvrir davantage leurs horizons en effectuant un séjour d’échange dans un autre pays durant une ou deux sessions d’études. Non seulement c’est possible, c’est très enrichissant pour votre parcours, et il existe des bourses de #mobilité pour le réaliser (MES). Francisation Québec offre quant à elle de l’aide financière pour suivre des cours de français. Enfin, les bourses de l’organisation des états américains permettent à des personnes étudiantes de poursuivre des études dans un des pays membres de l’OÉA. Plusieurs programmes de bourses sont offerts (site en anglais).

• Bourses institutionnelles : Les établissements d’enseignement disposent de marges discrétionnaires, parfois importantes, parfois limitées, mais tout de même existantes, pour attribuer des bourses #encouragement, #excellence, #engagement, de #soutienfinancier, etc. à différentes populations étudiantes. L’Université McGill par exemple offre de l’aide financière aux futurs candidates et candidats aux programmes de 1^er cycle qui sont en mesure de démontrer que le manque de ressources financières est un frein à l’acceptation de l’offre d’admission. Des prix et des bourses sont offerts aux personnes ayant intégré l’Institut d’enseignement coopératif de l’Université Concordia et s’étant démarquées dans leurs programmes en alternance études-travail. Visitez les sites et les pages des associations étudiantes (ex : FAECUM), des facultés et des départements du programme qui vous intéresse. La plupart des établissements ont une section qui concerne le financement des études sur les pages d’accueil, mais aussi sur les sites des différentes facultés. La page de la faculté de science politique et de droit de l’UQAM en est un bon exemple. Certaines bourses sont offertes par des donateurs alors que d’autres sont le résultat de subventions ou de redistribution des ressources. Voici un autre exemple de bourses institutionnelles, cette fois de l’Université de Sherbrooke.

• Bourses de fonds philanthropiques : Ces bourses proviennent de généreuses personnes qui ont à coeur la réussite de la relève. En fonction de leurs expériences de vie, les profils étudiants que les donateurs et donatrices désirent soutenir sont aussi variés que les critères des différents fonds #persévérance, #soutienfinancier, #engagementbénévole, #soutiencommunautébesoinsparticuliers, #accessibilité, etc. Les critères peuvent donc être conçus pour permettre à un vaste groupe de personnes de soumettre leur candidature ou, à l’inverse, être très restrictifs et cibler un profil étudiant particulier. Dans le premier scénario, vous serez en compétition avec de nombreuses personnes, tandis que dans le second, vous pourriez être celle à laquelle le donateur avait pensé lors de la création du fonds. Le fait d’occuper un Emploi étudiant à l’étranger pour contribuer au financement de vos études peut vous permettre de vous démarquer. Tentez votre chance dans les deux cas si vous répondez aux conditions d’admissiblité. Voici deux exemples : la bourse de la vocation pour les Français et la bourse Olivier et Yvonne Poirier qui récompense et encourage les personnes provenant d’Haiti ou des autres pays des Caraïbes et de l’Amérique Latine à poursuivre des études supérieures au Canada. Un boursier nous raconte…

• Bourses d’organismes externes (fondations, organismes communautaires, associations sportives et caritatives, entreprises, etc.) : Plusieurs de ces entités contactent les universités afin de promouvoir leurs bourses #stage, #excellence, #engagementbénévole, etc. sur les répertoires destinés aux communautés étudiantes. Cela dit, ce n’est pas systématique. Et quoique plusieurs de ces bourses soient offertes à la communauté étudiante nationale, il en existe qui soient ouvertes aux personnes de l’international. Pour confirmer votre admissibilité dans les cas où cela n’est pas spécifié, veuillez vérifier directement auprès de l’entité concernée. (exemples de bourses : MITACS, Banque Scotia 1, Banque Scotia 2, Mensa Canada – site en anglais)

• Bourses de dépannage et aides d’urgence : Ces bourses sont disponibles une fois le parcours d’études débuté. Chaque établissement d’enseignement établit ses balises et ses procédures. Voici celle de l’Université Laval à titre d’exemple. Ces bourses visent essentiellement les personnes étudiantes qui vivent une situation de précarité financière imprévue et ponctuelle en cours d’études. Elles ne servent donc pas à pallier une mauvaise planification ou une situation de précarité récurrente ou connue avant le départ. La prémisse fondamentale de l’existence des fonds qui ont permis l’obtention du permis, est une constante, tel que vue dans les articles précédents. La personne doit donc être activement engagée à remédier à la situation et démontrer être en voie de réussir son programme d’études.

Ah oui, bonne nouvelle! À moins d’avis contraire explicité dans les conditions, il est permis de cumuler des bourses. Ce pourrait être un bel ajout au montage financier de votre projet d’études.

Maintenant que nous avons passé en revue le merveilleux monde des bourses, voyons comment nous pourrons, dans un deuxième temps, vous aider dans la préparation d’une bonne candidature. Mais avant de passer à la partie 2, laissez-nous vous présenter quelques mises en garde.

Garder l’oeil ouvert et l’esprit critique

Ouf! Je vous entends déjà “c’est beaucoup d’informations”. En effet, et c’est ce qui fait de cet univers la parfaite porte d’entrée pour des gens malintentionnés.

L’information n’étant pas centralisée, des fraudeurs plagient des sites, utilisent de faux liens et des noms d’emprunt qui ressemblent à ceux qui sont crédibles pour semer la confusion ou créent des groupes sur les réseaux sociaux pour vous inviter à leur faire confiance et partagent parfois des astuces tordues pour réussir à immigrer. Pour en apprendre davantage sur les risques inhérents à la présentation de fausses preuves de capacité financière, lisez Le prix d’un diplôme.

Voici donc quelques mises en garde pour vous éviter des soucis :

1. Vous ne devriez jamais envoyer de l’argent pour postuler à une bourses ou à un concours.
2. Assurez-vous d’être sur le portail officiel de l’établissement ou de l’organisme pour lequel vous récoltez des informations. Soyez attentif(ve) aux détails du site (image pixelisée, fautes d’orthographes, adresse du site et du courriel étrange ou personnelle, etc.). Ces détails pourraient vous donner des indices sur la véracité de l’information.
3. Ne transmettez pas d’informations personnelles et confidentielles si vous n’êtes pas absolument certain(e) d’être sur une plateforme non seulement officielle, mais sécurisée.
4. Si vous êtes sollicité(e) par courriel ou d’une autre façon et que vous doutez de la légitimité de l’expéditeur, renseignez-vous auprès de l’entité à laquelle cette personne prétend appartenir ou en être un(e) fier(ère) représentant(e).

Quand c’est trop beau pour être vrai, c’est que ça ne l’est probablement pas. Dans le doute abstenez-vous. Mieux vaut prévenir que guérir!